Week-end à Chevetogne ou les élucubrations d\’un colibri qui pavoisait comme un paon.
Un soleil radieux et des températures caniculaires vont nous accompagner tout au long de ce week-end que nous démarrons le vendredi soir par un apéritif bien arrosé suivi d\’un excellent spaghetti préparé par la famille Leyder.
A l\’issue du repas, Jean-Claude reçoit des mains de notre président un magnifique maillot jaune au dos duquel il est imprimé \ » LEADER CHALLENGE COLIBRI \ ». Notre ami est très fier dans sa nouvelle tenue mais aussi un peu frustré : il aurait préféré que l\’on imprime \ »LEYDER CHALLENGE COLIBRI \ » car c\’est dans la (neage neyge) neige à Prouva qu\’il prouvy, pardon c\’est à Prouvy qu\’il prouva (je m\’y perd dans ces a et ces y) qu\’il était le maître incontestable de ce trophée.
La nuit est assez agitée pour la plupart des participants, le sommeil est superficiel et est interrompu à intervalles réguliers non par le chant du coucou ou du colibri mais celui des chasses d\’eau. Y aurait-il quelques prostatiques dans le club?
Samedi matin : le grand jour est arrivé. Nous partons pour une longue randonnée d\’environ 180 kms qui va nous conduire à travers la magnifique région du Condroz namurois et liégeois.
Ceux qui auraient pu croire que le Condroz c\’est déjà un peu le plat pays vont très vite déchanter car les côtes vont se succéder gentiment le matin (j\’en ai dénombré 3) mais frénétiquement l\’après-midi (j\’ai commencé à en dénombrer 3, puis mon cerveau probablement tombé dans un état narcotique profond a été incapable de continuer à compter).
Dans le peloton, le colibri s\’est senti pousser des ailes (tiens c\’est bizarre pour un oiseau!). René doit durcir le tempo pour l\’empêcher de s\’envoler même s\’il lui donne de temps en temps un billet de sortie pour se montrer dans l\’un ou l\’autre village, surtout quand de jolies petites jeunes filles se pointent à l\’horizon. Pendant ce temps, Claude et Ernest, infatigables, travaillent entre les lignes pour ramener le traînard que je suis ou le malchanceux Guy qui a des problèmes de dérailleur et qui peste contre un certain Jimmy.
Le matin, nous effectuons une grande boucle qui va nous conduire de Chevetogne à Ouffet, Villers-le-Temple, Spontin, nous faisant découvrir au passage les côtes de Somal, de Marchin et du Château de Spontin. Un fait remarquable est à relever : entre Assesse et Natoye, nous croisons un fervent admirateur qui nous salue et nous encourage d\’un signe du pouce. Il ne s\’agit de personne d\’autre que Tom Bonen en chair et en os! Du moins c\’est ce que nous pensons car, parait-il, il serait actuellement en Italie!!!
Vers midi, nous nous arrêtons à Spontin pour un temps de repos et de repas bien mérité. Tandis que nous remontons notre glycémie à coup de doubles cocas, Albert qui nous a rejoint se remonte le moral à coup de triples orval.
L\’après-midi nous fait découvrir les paysages sublimes de la vallée de la Meuse entre Annevoie et Hastière et nous franchissons allégrement les côtes qui la bordent de part et d\’autre. René propose un petit crochet par Ciergnon avant de rentrer à Chevetogne. Nous acceptons, ce qui entraîne pour René un sucroît de plaisir et pour moi la liquéfaction totale. Nous rentrons enfin dans le domaine de Chevetogne et surprise! Quelle mouche a piqué l\’oiseau-mouche? Le voilà qui s\’envole dans un fulgurant sprint final! Mais Claude et René ont de la bouteille. Ils lui laissent un instant d\’illusion mais avant la ligne ils le déplument.
Nous terminons la journée par un excellent restaurant suivi de la dégustation de quelques bonnes cuvées régionales ou autres.
Le lendemain Thierry et Jean-Luc (décidément, il ne me lâchera pas la grappe, pense notre oiseau) nous rejoignent pour un décrassage matinal dans la région de Rochefort et c\’est par un excellent barbecue préparé par les bons soins de la famille d\’Albert que se termine ce très beau week-end auquel je vous engage à venir nombreux l\’an prochain. Vous vous en souviendrez.
Cyrille Grégoire.