La Gazette de Castagniers 2006 (par Thierry FOSSEPREZ)

Thierry Fosséprez

Vendredi 14 juillet 2006

LE GRAND DEPART

Au rendez-vous fixé à Martelange, tout le monde est bien présent et pilepoil à l’heure. René et Françoise, Guy et Annie, Jean-Claude et Danielle, André et Jacques (mais il ne sont pas en couple !) Josette et enfin Anne-Marie et Thierry. Quatre heures pétantes : la caravane se met en route et ne rencontre guère de difficulté. Du côté de Beaune, Clémentine (La fille du président) et Delphine (La fille de notre trésorier, cette dernière roulant en Golf GTXYZ immatriculée au Luxembourg …) se joignent à nous. Les prévisionnistes annoncent une journée orange, voire rouge, mais heureusement que nenni… Hormis un bref ralentissement au sud de Lyon, ça roule plutôt bien. René, en tête, oubliant quelque peu les rappels à l’ordre de réductions de vitesse dues à la chaleur et aux pics d’ozone, se fait flashé à plusieurs reprises. Mais comme il dit : \ »Pas de soucis, ils ne pénalisent pas les Belges \ ». Je suppose que dans un proche avenir, il va ouvrir sa boite aux lettres avec une certaine appréhension. Ceci dit quand il roule à 140, derrière on trace à 180 pour coller le train, et la limitation est fixée à 90 Km/h ! Il est seulement 16h00 quand nous arrivons à l\’hôtel : la chaleur est là, et bien là, les chambres (non climatisées !) sont confortables, le restaurant est du genre gastronomique, le bar est bien achalandé. On devrait survivre !

JOUR 1 – Samedi 15 juillet 2006

LES GORGES DU LOUP

Comme mise en jambe, René a prévu pour aujourd’hui la montée du col de Vence. Au départ de l’hôtel, Jérôme (Le fils du président, qui travaille à Nice et est installé dans la région) nous accompagne et ensemble, nous prenons la route de Carros ; la montée vers Vence est tout en douceur et avec un petit vent arrière, c’est presque trop facile. La vue depuis St Jeannet est remarquable : les villages perchés, la vallée du Var, et au loin la Méditerranée. Nous rejoignons Vence après 20 Km. A Pont-de-Loup, la température se met à grimper au même rythme que notre ascension. Le col n’est pas bien dur, mais c’est un premier contact, et sous la canicule… Guy n’est pas bien aujourd’hui, il se laisse décroché et monte à son rythme avec Jean-Claude. Le groupe des costauds s’envole, je les suis à quelques longueurs. Jacques n’arrête pas de se plaindre, il a mal au \ »fondement\ » dit-il… (Mais on le dit ainsi à Chaumont). Comme il a passé une première nuit entre hommes, les commentaires vont bon train dans le peloton… L’ascension du col vers Coursegoule est très régulière, le paysage vaut le détour. André, Jacques, Jérôme et René sont devant, je les suis à portée de fusil… Mais au carrefour menant au village, j’hésite : « Faut-il y monter ou prendre directement à droite ? » Comme Jérôme nous a parlé du village de Coursegoule au début de l’ascension, je rejoins le bourg, mais dans le doute, je demande à un cyclo s’il n’a pas vu mes collègues… N’ayant rien vu, je redescends et j’attends au carrefour le reste de la troupe…C’est long, mais enfin ils arrivent. On retrouve la tête du peloton attablée à une terrasse, au sommet du col, devant des bières !!! Une nouvelle idée d\’André, qui, fort de son expérience en Corse, préconise que la bière rafraîchit bien mieux que le coca… On ne demande qu’à le croire et c’est parti pour cette nouvelle expérience… Cette terrasse, genre western, se trouve au milieu des chevaux, des chèvres et comme souvent dans ce cas, au milieu d’une nuée de mouches. On \ »affonne\ » trois 1664 et on dévale le col vers Vence pour y retrouver nos compagnes. Le matin, celles-ci ont visité Saint-Paul-de-Vence… Nous les rejoignons sous les platanes de la place pour prendre le déjeuner : salade et rosé, l’ordinaire en quelques sortes. Retour à l’hôtel, douche, dîner : au menu du mouton (Un délice), rosé ou rouge (faut bien changer de temps en temps) et au lit. Demain le Turini !

JOUR 2 – Dimanche 16 juillet 2006

LE TURINI

8h45, petit déjeuner – 9hOO, départ en voiture pour l’Escarène. A la gare de ce petit village, nous préparons les vélos… Les épouses (et Josette) ont prévu une marche vers l’Authion au départ du Camp d\’Argent, une station de ski située 2 km après le col de Turini. On enfourche nos bécanes et hop direction Luceram (Jérôme habite cet authentique village médiéval, bâti sur un piton rocheux à 650 m d\’altitude, dans la vallée du Haut-Paillon). Le col de Turini, très célèbre par la spéciale du Rallye de Monte-Carlo, est assez régulier, sauf quelques « tchinisses » de rampes du genre casse-pattes. A Piera-Cava, autre station de skin située 6 km … avant le col de Turini, la route est beaucoup plus facile… On en profite pour faire le plein d’eau fraîche. Au fur et à mesure que nous approchons du sommet, le temps est de plus en plus menaçant ! Arrivés au Turini, récupération autour d’une bière bien fraîche, ça c’est bien ! C’est à ce moment que j’apprends qu’il nous reste à effectuer le circuit de l’Authion, comme les dames… Ca c’est moins bien… Je m’informe illico de l’utilité et de l’intérêt de cette rallonge ; René m’explique que ça vaut le coup, pour la richesse du paysage, la profondeur des vallées, l\’excellence des reliefs… Mais comme il vendrait du cirage à un cul de jattes, je reste sur mes gardes… Mais néanmoins je repars avec le groupe… Nous sommes à la limite du Parc du Mercantour. Tu causes d’une balade… Il s’agit d’une boucle de douze Km, descente facile dans la première partie malgré une route en mauvais état, ensuite montée plus compliquée à n’en plus finir au milieu des mouches et des vaches, (Quand je pense que je me tape plus de 2000 bornes pour ne plus les voir ces satanés bovins !)… C’est carbonisé que j’arrive au sommet ! On me parle de monuments, de casernes, de chars au bord du chemin… Rien vu de tout ça, je n’en ai pas le moindre souvenir, c’est dire mon état de fraîcheur ! Ce qui me vaut la réflexion de Jacques : \ »Tu aurais dû les avoir vus, à du 5 km à l’heure… Ha Ha Ha…\ ». Sur la route du retour, on retrouve les épouses (et Josette, of course) qui en terminent avec leur randonnée. Leur petite et sympathique balade s\’est traduite, en fait, par la même boucle que nous : douze bornes de marche! Danielle et Anne-Marie qui n’aiment pas les mouches surtout quand elles ont mal aux pieds (Elles deux, pas les mouches !), nous foudroient du regard. Rendez-vous au col de Turini pour le déjeuner… Tiens il se met à pleuvoir ! A peine descendus de vélo devant le resto , un orage de montagne éclate, il pleut comme vache qui pisse (Pardon Thierry pour cette allusion…). La voiture des dames se gare sous des trompes d’eau. On casse la graine vite fait beine fait, car il reste des km… Hélas, Jacques, carnivore comme son frère, est le sel à avoir commander une entrecôte… Et c’est avec un retard prévu de 60 min. qu’elle entre enfin en gare, ce qui perturbe un peu l’horaire. Deux solutions s’offrent à nous pour rentrer : la première, comme prévu par le col de Braus : descente de 20 km dans les gorges du Piaon puis montée de 12 km, ce qui allonge quelque peu… Je ne suis pas très chaud, d’autant que maintenant il fait assez froid ici au sommet… La seconde, plus courte (Et plus intéressante): retour direct vers Luceram par le chemin inverse. Cette seconde solution offre le double avantage de raccourcir le parcours mais surtout d’honorer l’invitation de Jérôme qui nous invite à déguster un remarquable rosé glacé voire un Pastis ! C’est lâchement qu’on regarde René, Jacques et André s’élancer sur le col de Braus. Plus tard, en écoutant tinter les glaçons dans nos verres, nous avons une pensée pour ces courageux forçats de la route, mais ce fut une très courte pensée, juste le temps de replonger dans nos verres… Une seconde avant qu’Annie, affalée dans le divan, ne sombre dans un profond sommeil, une dame propose de visiter le charmant village de Luceram… Oufti… Après les 12 km du matin, voilà vraiment la cerise sur le gâteau. 18h00, les gaillards sont de retour et apprécient aussitôt le rosé bien frappé. Grand merci Jérôme pour cet accueil sympathique, merci pour la douche, l’apéro, et mille excuses pour le bordel que les autres ont laissé. 19h30, Rdv à la pizzeria de L’Escarène… Bien mangé, bien rigolé (le mystère reste entier : avec ou sans str… la serveuse ? Comprenne qui pourra), bien rouge-rosété et retour à l’hôtel (En voiture).

JOUR 3 – Lundi 17 juillet 2006

LA MADONE D\’UTELLE

Aujourd’hui, c’est un peu les rogations, car nous nous rendons au sanctuaire de la Madone d’Utelle. Les jambes sont lourdes pour certains, l’estomac est barbouillé pour d’autres, mais à Plan-de-Var, nous prenons la route des Gorges de la Vésubie. Nous passons près du Belvédère du Saut des Français… René m\’explique que ce monument commémore l\’épisode où, durant la guerre de 1793-1794, les \ » Barbets \ » obligèrent leurs prisonniers français à sauter dans le vide, liés deux par deux ! Décidément on savait rigoler à l’époque ! A Saint-Jean-la-Rivière, on tourne à gauche et « effvoye », c’est parti pour la grimpette. Huit Km plus haut, je rejoins le trio de tête arrêté à… une terrasse ! On boit deux bières bien réconfortantes sous ce caniar… Sept Km plus haut, on arrive enfin au sanctuaire. Pas de bière, que du coca, eau et des boissons non alcoolisées ! On redescend sans tarder, car il est déjà 12h15… Comme on a pris pas mal de retard, et qu’on a promis à nos tendres épouses (et à Josette évidement) de rentrer à 13h00, je propose de rentrer au plus vite par le même itinéraire. André et Jacques, en tant que célibataires, optent pour la grande boucle (Pas question de raccourci), René tente de me convaincre : « Même si ça allonge de 20 Km, cela prendra le même temps pour rentrer ». A d’autres ! Comme les trois cadors ont plongé dans la descente, Guy se sent obligé de suivre, et Jean-Claude emboîte le pas. Moi par contre, chose promise chose due, et ceux qui ont fait un mariage d’amour comprendront ! Je rentre au plus court, à bloc jusqu\’à l’hôtel, vent de face à décorner un … (Ah non, plus de taureau). Cette route à grande circulation n’est guère rassurante, avec une collection de couronnes de fleurs le long des barrières de sécurité. Arrivé en nage à 13h10, déshydraté… Je descends deux bières, et on m’annonce qu’on se rend illico à Monaco… Why not? Je roule derrière Delphine qui connaît la route, vu que Françoise est à son bord et que celle-ci connaît la route : il faut savoir qu’elle se rend tous les deux mois sur le Rocher… Pas de soucis en vue. Au péage de La Turbie, on est toujours ensemble, à la queue leu leu… Tout à coup, une golf noire, plaque jaune, me dépasse en trombe… Distrait, je ne pose même pas de question, cela ne peut être que Delphine ! Dix Km plus loin, je constate avec horreur que la Golf en question possède une plaque française et qu’on se dirige tout droit vers l’Italie. « Didju, où sont-elles passées ? » Sortie Menton, retour vers le Rocher. Arrivée à Beausoleil, il est 15 h, et nous n’avons toujours pas déjeuné ! On y avale dare-dare une micro salade (9 € mais avec le sel, le poivre et la serviette en papier !) et hop traversée de la principauté d\’ouest en est… Josette a toujours bon espoir de retrouver le reste de la bande. Au fait, ce matin, pour les dames, c’était visite de Castagniers : grimpette de fou et descente itou. Dans les rues de Monaco, cela laisse des séquelles pour Anne-Marie qui traîne d’abord une patte, ensuite les deux, pour finir par se traîner tout court. Josette par contre, marche d’un bon pas de randonneur vers le Palais d’Albert. Bien logé le gaillard, il a de la place pour ses nouveaux rejetons (voir » Gala » et « Ici Paris » pour les derniers-nés). Cette visite vaut toujours le détour : ville très particulière, casse-tête pour les urbanistes, le moindre recoin est occupé à 100 %. Le luxe est partout : véhicules de rêve, des dames (souvent âgées) se baladent en rue avec le salaire annuel d\’un smicart en guise de bagues. Dans le quartier commercial, Anne-Marie reprend des couleurs en apercevant les affiches : « Solde : – 60% ». Une veine, je n’ai pas eu le temps de prendre ma carte bleue. Belle visite de la ville, du port, de l\’avenue Grimaldi, puis retour vers Castagniers… Il est 19h00, douche puis resto… Affamé, je fais un sort au délicieux couscous, le rouge n’est pas chambré mais heureusement le rosé est très bien. Au lit, « tchie gossette »… Le vélo ça va, mais avec Monaco et les soldes en plus, je renonce !

JOUR 4 – Mardi 18 juillet 2006

LES GORGES DU CIANS

Pas de vélo pour Guy, Jean-Claude et moi aujourd’hui… Par contre re-visite de Monaco, mais cette fois en groupe, et avec Françoise (qui est devenue une intime des Grimaldi, comme on dit à Vaux) comme guide. Ceci nous permet d’assister à la relève de la Garde Princière, de visiter la vieille ville et le port. Entre nous maintenant, on sait enfin ce qu’est un mariage de friqués à Monaco. En effet, dans le port, 4 yachts battent pavillon de GeorgeTown (Capitale des Iles Caïmans, ce charmant état reconnu comme «paradis fiscal», puisqu\’il n\’y existe d\’impôt ni sur le revenu, ni sur les sociétés, ni de taxe sur les gains de capitaux, ni de retenues fiscales, ni de droits successoraux. C\’est pourquoi plus de 40 000 compagnies, y compris 600 banques et fiduciaires, sont officiellement enregistrées dans ce petit pays – Bref, c\’est le Grand-Duché à la puissance 1000). Sur ces bateaux, il y aurait eu un mariage la veille, et à voir le personnel en livrées, les bouquets de fleurs sur les ponts et les limousines sur le port, ce n’était certainement pas des ploucs ! Retour à l’hôtel, souper : au menu mouton (Encore ! Heureusement que l’on peut se rabattre sur un steak ou autre chose…)

JOUR 5 – Mercredi 19 juillet 2006

LA CORNICHE DE L\’ESTEREL.

Il y a des journées qui commencent mal, mais ce 19 juillet, sera à marquer d’une pierre …noire.
• Primo, Jean-Claude et Danièle ont reçu un visiteur sur leur terrasse pendant la nuit : le touriste, ayant posé une échelle contre le mur, enjambait le mur quand Jean-Claude l’a mis en fuite. Dans ses explications, Danièle nous a parlé d’un tas de trucs relatifs à certaines parties d’animaux, mais ce n’était clair pour personne. Le principal est qu’il n’y ait personne de lésée.
• Secundo, Françoise dans un premier temps, ne trouve plus son sac à main, et le récupère par hasard sur un chemin … Elle l’avait oublié la veille au soir sur une table le long de la piscine… Plus de carte bancaire ! Coups de fil en Belgique, blocage des comptes, bref la totale.
• Tertio, arrivés aux Adrets, je constate en démarrant que mon pneu est plat.. Je stoppe, mais mon pied reste bloqué dans les pédales… Résultat : quatre fers en l’air sur le parking, la randonnée a débuté depuis 3 mètres. Et ça fait rire Jacques !
• Quarto, près du Mont Vinaigre (ça ne s\’invente pas), après une belle descente de 17 Km sous les chênes-lièges, nous arrivons à Fréjus vers 10h30. Pour quitter la ville, nous empruntons une piste cyclable, très bien sécurisée, puis un rond-point tout aussi sécurisé… Je roule derrière René quand tout à coup j’entends derrière moi un bruit de chute, de coup de frein, bref rien de bien réjouissant ! On se retourne, André est étendu devant une voiture, le visage en sang… Mais comme il peste et vocifère sur le conducteur de la voiture, je me dis que sa vie n\’est pas en danger. Le conducteur du véhicule, à 200 % en tort, tente de se soustraire à ses responsabilités, mais mal tombé le gaillard ! Un sapeur-pompier, en vacances dans la région, nous propose son aide et alerte immédiatement ses collègues. Deux minutes plus tard, police locale, pompiers et ambulance débarquent sur les lieux. Le conducteur de la voiture, qui devient de plus en plus désagréable, veut filer en douce mais il est aussitôt bloqué par René qui se plante devant la voiture. Maintenant, il rejette la responsabilité sur André, alors que l’on roulait gentiment sur la piste cyclable… Le ton monte, les passants prennent parti pour nous. Les ambulanciers embarquent André, direction l’hôpital. Le policier prie le gaillard de suivre tout le petit monde au CHU. Arrivé aux urgences, les soins sont prodigués à André, mais comme celui-ci souhaite porter plainte en vue d’éventuelles séquelles, appel est fait à la Gendarmerie Nationale pour dresser le PV. Le conducteur de la voiture, de plus en plus mal à l’aise, devient maintenant vindicatif et arrogant… J\’ai une envie folle de lui en coller une, mais raison est gardée et on évite le pire. Arrivée des gendarmes qui ont vite compris à qui ils ont à faire… Les choses s’arrangent très bien pour nous, le conducteur de la BX se voit infliger une volée de procès pour défaut de conformités en tous genres. 12h00, André, tout rafistolé au front, au coude et au genou, se sent d’attaque pour remonter sur le vélo… Belle grimpette de 17 Km vers les Adrets, sous les chênes-lièges (Il n’y aucune raison que ça change dans l’autre sens !) La ville de Fréjus est bien connue pour avoir un des plus grands littorals en agglomération de la région méditerranéenne, avec ses calanques, ses rues fleuries etc. Nous avons, en fait, admiré son rond-point, son hôpital, ses urgences et son distributeur de coca; point-barre, on doit y retourner… en voiture si possible ! Casse-croûte « Chez Amanda »… Un phénomène, notre Amanda… C’est bien simple : chez elle, il n’y a que dix bières dans le frigo (Pas une de plus) et de surcroît, c’est elle qui décide du menu! Ceci dit, c’est excellent, le rosé ayant compensé largement le manque de bière. On fait même connaissance avec son époux, vu qu’il effectue sans arrêt la navette entre la cave et la cuisine … On ne sait ce qu’il chipote là en dessous, mais il a de plus en plus de peine à remonter sans s’accrocher aux murs ! Retour en voiture à Castagniers par l\’Estérel, le trajet qui était prévu aujourd’hui. René tient en effet à nous montrer cette magnifique route entre Fréjus et la Napoule, taillée dans les roches rouges et surplombant une mer on ne peut plus bleue. Les dames ont opté pour une visite à Grasse et ses parfumeries… Je suppose que nous allons les retrouver parfumées pour le dîner et, oh surprise, pas de mouton au menu !

JOUR 6 – Jeudi 20 juillet 2006

LA MADONE DE FENESTRE pour certains, NICE pour d\’autres.

André et Jacques sont les seuls à se lancer sur un 140 Km vallonné, et ce malgré la canicule persistante. Le reste du peloton visite Nice en compagnie des dames. René a eu l\’excellente idée de nous proposer la visite de la vieille ville de Nice le matin et une initiation à la plongée sous-marine l\’après midi. Les petites rues commerçantes grouillantes de monde font partie des décors colorés de cette vieille ville. Après un repas léger bercé par les chants d\’un mexicano-brésilo-shouté, les nageurs rejoignent le vieux port pour une initiation à la plongée sous-marine. Par cette chaleur, voilà une idée qu\’elle est bonne. On embarque sur un bateau en deux groupes, les baptêmes (Nous donc…) et les anciens. Nous quittons le port en direction de Saint-Jean-Cap-Ferrat… Sur le pont, un moniteur nous explique le matériel, la façon de s\’en servir, les moyens de communiquer sous l\’eau. On enfile l’épaisse combinaison… Avec cette chaleur, ça craint, dessous c\’est le four thermostat huit. Une fois dans l\’eau les choses s\’arrangent… Exercices de respiration et ensuite plongée dans l\’eau claire. Découverte, en compagnie du moniteur, des fonds marins, de la flore et de la faune : génial ! Par contre, remonter l\’échelle du bateau dont les barreaux font à peine un centimètre de diamètre, avec tout le matériel, bonbonne et ceinture de plomb, est un exercice particulier pour la plante des pieds. Retrouvailles avec les dames sur le vieux port… Ces dernières nous offrent gracieusement un verre… Comme la plongée donne soif, difficile de refuser. Magnifique journée !

JOUR 7 – Vendredi 21 juillet 2006

LES GORGES DE CIANS

Changement de programme : mardi, André, Jacques et René ont été émerveillés par les paysages rencontrés ; ils ont décidé de nous y emmener coûte que coûte ce vendredi afin de bénéficier de ces merveilleux points de vue… On remonte d’abord les Gorges Inférieures : tout est de grès rouge, c’est somptueux, mais à Rigaud, ça se complique sérieusement : crapuleux passage en lacets, avec de forts pourcentages, pour rejoindre les Gorges Supérieures. La route est de très bonne qualité, et il est possible d\’éviter les tunnels en empruntant l\’ancien tracé, au bord de la rivière… Mais à voir les blocs de pierre qui ont atterri sur ce sentier, mieux vaut ne pas traîner. Dans un lacet, un bac d\’eau glacée dévalant de là haut nous tend les bras : Jean-Claude et moi y plongeons la moitié du corps, il fait 39.3° à ce moment; température maximum de la journée : 42.4° ! (Mon compteur est au bord de la défaillance…) Arrivé à Beuil, Jacques nous attend, une bière à la main… Une autre bière plus loin, tous ensemble nous grimpons le col de la Couillole… André est également sous le charme : » De toutes mes ascensions en montagne, celle-ci est, de loin, la plus belle… » ; Beau compliment…Dans la descente, on s\’arrête pour contempler le superbe village perché de Roubion. Mon pneu en profite pour éclater alors que je suis à l\’arrêt! Incroyable !!! La jante est bouillante…En fait, la couture de chambre à air est ouverte sur plus d\’un centimètre…Pas très rassurant ces nouvelles technologies de soudure. Casse-croûte à Saint-Sauveur-de-Tinée… comme nous arrivons un peu tard dans ce resto qui ne paye pas de mine, la patronne nous propose une assiette anglaise–frites. Le type qui a peint la salle ne doit pas être très jeune et un rafraîchissement ne serait pas un luxe. Mais notre préoccupation première est bien ce qui va sortir de la cuisine. Oufti la portion ! La patronne entre avec un plat gigantesque. Il y a de tout, et à profusion, non seulement la quantité mais la qualité sont au rendez-vous. Impossible d\’achever le plat… Après les vacances, le verdict de la balance en Belgique va nous réserver des surprises !!! Retour au parking par le pont de la Mescla, où on tombe sur une dame qui, désormais, réfléchira à deux fois avant d\’engueuler des cyclos belges. Ce fut très beau, que ce fut dur !

JOUR 8 – Samedi 22 juillet 2006

LES CORNICHES DE LA RIVIERA

Départ de Comte, que nous avons rejoint en voiture. Au préalable, nous avons déposé Josette à la Gare Nice d\’où elle rejoint Lyon par le train, où elle a rendez-vous avec un mystérieux Wavrien qui l\’emmène à Laguiole, probablement pour y acheter des couteaux… Enfin, ce n\’est pas très clair, donc plutôt louche ! Moment choisi par René pour se planter sur l\’autoroute. Une fourche : à droite : Gênes – à gauche : Antibes. Il nous dit bien qu’on va vers Gênes, mais il prend quand même à gauche ! Retour vers le départ, péage pour sortir, re-péage pour remonter – los bolos – comme on dit en Espagne. Nous retrouvons Guy, Jean-Claude, André et Jacquouille la Fripouille à Comte. Le convoi se met en marche vers Drap et la Trinité. René éprouve quelques difficultés à retrouver la bonne route… Comme excuse, il nous sort que la déco du rond-point a changé (Probablement le nouveau papier peint). On revient enfin sur le bon chemin et fini de rire, René nous avertit : \ »Tout à gauche\ »… On comprend très vite pourquoi… Devant nous se dresse un chemin de chèvres, sous l’autoroute, qui frise les 20%, si pas plus !!! Jean-Claude prétend que se serait plus facile de grimper directement au pilier de l\’autoroute. La pente s\’atténue petit à petit et nous mène difficilement sur trois Km au Col des Quatre Chemins … Mais sans point de repère, d\’autant plus que Guy (qui connaît le coin), nous affirme tous les trois cent mètres que c\’est fini, on est au sommet… qu’on ne voit jamais arriver… Jacques, André et René ont filé devant… Jean-Claude vire progressivement au violet et ne m\’inspire pas confiance (Rappelons que tout le corps médical de la région conseille vivement de ne pratiquer aucun effort par ces chaleurs… Tu causes !). Ensuite, nous entamons l’ascension du Col d\’Eze au départ du Col des Quatre Chemins… Comme d\’hab., deux groupes se forment. Un Italien nous dépasse, et tout en nous chambrant, il nous rappelle que cette route s\’appelle \ »Route des Romains\ », puis il nous laisse sur place. Mon sang ne fait qu\’un tour : plutôt crever que de subir l\’humiliation. Je lui saute dans la roue et c\’est à bloc et sur le grand plateau qu\’on achève le col ensemble. Moralité : il n\’y pas que les Romains qui sont fous. André est déjà au sommet depuis longtemps et c\’est regroupés que nos rejoignons La Turbie, village situé dans un décor de rêve… A gauche la montagne, à droite la Méditerranée, et entre les deux, Monaco, 400 m en contrebas. Tous les cyclos du monde doivent au moins faire une fois cette route dans leur vie, une des plus belles au monde, la vue… Les couleurs, les senteurs, le soleil et l\’air de la mer, tout est réuni au même endroit. Deux bières plus loin, nous quittons La Turbie pour rentrer dans le pays et rejoindre Peille, petit village perché très typique… Il est midi et nous tombons par le plus grand des hasards sur une pizzeria… Il faut être du pays pour la trouver, au milieu d\’un dédale de rues larges de deux mètres maximum. (Pour la petite histoire, ces rues sont interdites aux véhicules agricoles… Comme dit Guy \ »je ne vois pas bien une moissonneuse-batteuse passer par là\ ») Après une belle descente jusque La Grave, l\’idée de départ était de remonter vers l\’Escarène et puis Luceram, « se taper » le col de St Roch pour rejoindre Comtes… Mais comme la route est bloquée pour cause de travaux, c\’est la mort dans l\’âme que nous renonçons à grimper ces cols par cette chaleur !

JOUR 9 – Dimanche 23 juillet 2006

LE RETOUR

C\’est une bonne idée de rentrer en Belgique le dimanche… Le retour s\’est bien passé : pas de camion, pas de gros trafic, hormis un ralentissement à Lyon, et c\’est vers 19h00 que nous arrivons à Martelange. Le seul bouchon de la journée se trouve à 20 Km de la maison à … Martelange !
En conclusion, je dirai que l\’arrière pays niçois est une merveille en soi, mais le parcourir à bicyclette, ça prend une toute autre dimension. Les images de la Rivièra, de Roubion et des Gorges de Cians resteront longtemps dans ma tête. La chaleur a évidemment perturbé nos randonnées, et a fatigué les organismes (Mal préparé comme le mien) Ceci dit, c\’est à refaire, mais dans des conditions climatiques normales, il y a tant de coins et de routes à découvrir.
Merci à René pour la préparation minutieuse du programme. Merci à tous pour cette belle semaine passée dans la bonne humeur. Enfin, remerciements particuliers à nos compagnes, qui supportent toujours les insupportables que nous sommes.
Au fil du temps, je n\’ai toujours pas envie de conclure la Gazette en écrivant au chose que : \ » Vivement l\’année prochaine \ ».

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