Le président m’ayant gentiment désigné « volontaire », pour rédiger le compte-rendu de la 1ère randonnée officielle 2007, je profite aussi de l’opportunité pour vous narrer mes premières impressions de cyclo. Eh oui, quand tu es nouveau, tu es nouveau pour tout !!
Moins de 200 km dans les jambes depuis le début de l’été, roulant épisodiquement sur une bécane de plus de 10 ans, je me soumets un peu inquiet, aux conseils de mon voisin Albert (Je l’en remercie encore) : « Va à Vaux, tu trouveras quelqu’un avec qui rouler, il y a toujours 3 groupes, etc….. ». Bref, mon premier rendez-vous avec Vélo-Passion date de la dernière « Jaune-Orange » 2006.
Accueil cordial le matin de tous les « anciens » qui s’étonnent du nombre de « nouveaux ». On perçoit déjà la bonne humeur mais j’épie les moindres gestes afin de détecter un « pas trop fort » avec qui rouler.
« On y va » lance un « chef » (j’apprendrai vite qui est le Président). J’entends une dame (Gisèle ??) avertir qu’elle part lentement devant. Ouf, mon repère pour la matinée ! Je saute dans sa roue pour monter gentiment vers Wideumont! Je ne vous raconte pas le déroulement de cette matinée (Xavier m’a précédé comme rédacteur pour ce matin-là) mais je vous avouerai cependant, avoir serré les dents pour terminer, complètement vidé, mes premiers 40 km en compagnie de Gisèle, Thierry et …..X, inconnu à cette époque.
Je me culpabilisais presqu’un peu, car ce jour-là nous avions lâché un rouleur averti pour une bête histoire de K-way, moi qui suivais, avec peine, l’allure bon enfant de ce groupe. Bref, je suis rentré à Libramont content, mais un peu étonné de ce fait : rassurez-vous, la mayonnaise allait prendre et la suite sera moins triste.
Roulant un peu plus régulièrement, je suis les conseils de mes « parrains-anciens » :« Roules l’hiver pour être bien au printemps », « Accroches-toi même si tu souffres »,…(Je les remercie aussi) et prends donc part à un petit « entraînement » (Larousse devait changer la définition ce jour-là à mon avis) au départ de Libramont. J’aurais pu écrire « enterrement », c’eût été plus juste ! Le parcours proposé par Martial était trop corsé et je n’oublierai jamais mon premier « col » (Bonneru ??), nous amenant de Jenneville à St-Hubert. Nous avions à peine plus de 20 km au compteur, et j’avais déjà droit à une remarque de Nes qui se laissa décrocher : « Hé là, jeune homme, il va falloir s’entraîner ». Je fus à la « ramasse » les 2 heures suivantes !! Bref, je terminais l’année 2006 bien conscient des difficultés que j’allais devoir surmonter pour « rester » dans ce groupe qui me plaisait un peu plus chaque fois.
J’ouvre ici une parenthèse pour signaler la solidarité et les encouragements que j’ai découverts dans le club, pour toujours accompagner et encourager un p’tit gars qui rame derrière. Encore merci à Guy, Claude, Martial, Bernard, René….et j’en oublie certainement !
Janvier 2007. Les entraînements s’allongent et je termine maintenant mieux mes sorties de 60 à 70 km, en prenant de plus en plus de plaisir et rentrant surtout moins fatigué. Même sur les parcours qui nous ramènent via Grupont, St-Hubert et Hatrival ! Heureusement, pour conclure, il y a parfois des anniversaires avec Orval à la clé! « Santé Président !»
Lors de toutes ces sorties, il y en eut toujours un ou l’autre pour « énerver » notre Président : « René, les maillots, c’est pour quand ? » Et la réponse fusait immédiatement : « Je ne veux plus entendre parler de cela, vous serez avertis ! »
Subitement l’invitation tombe : « La remise des maillots a lieu le vendredi 16 février à Vaux. » C’est donc avec beaucoup de plaisir que je pris possession de mon premier maillot et de mon bel équipement, très complet et à la qualité reconnue des spécialistes. Il va falloir maintenant y faire honneur, tout comme aux nombreux « Orvaux » qui servirent de breuvage à ce baptême !
Ce sera pour dimanche à Prouvy avec un …100 km au départ de Vaux pour certains ou de Libramont pour d’autres. Ce sera donc ma première randonnée officielle, avec mon premier maillot, pour mes premiers 100 km !!
Dimanche 17 février. 6h15 ! Je prends un petit déjeuner assez copieux, la distance prévue m’inquiète. 7h00 ! J’enfile fièrement mon « nouveau costume » et laisse la famille dans les bras de Morphée. J’enfourche mon vélo et parcours, encore très sombres, les rues de la cité pour rejoindre mes copains au rendez-vous fixé à Libramont. Le thermomètre indique à peine 4°C, mais au loin j’entends déjà des rires : les commentaires les plus divers fusent au sujet de la queue qui s’est formée devant la boulangerie et attend ses croissants tout chaud. 7h40, nous sommes six, seul Jean-Claude manque à l’appel ; départ vers le point de ralliement avec le groupe « Vaux » : rond-point de Neufchâteau. Pas le temps de déchausser que le train jaune-orange, composé d’une locomotive et de 5 wagons, arrive à notre gauche : quelle ponctualité !
Tels les 12 apôtres, nous prenons la direction de Prouvy. Aucun Judas parmi nous ! Magnifique première scène que l’image du groupe, tout de jaune-orange vêtu, roulant dans le matin sous le soleil rasant ! Nous dépassons Hamipré et apercevons au loin un maillot jaune (semblable au notre ??). La cadence s’accélère et nous finissons par distinguer « A tout poil » : c’est un des nôtres, mais il a troqué son VTT pour une splendide machine rouge ! Km 25, le rythme est soutenu, mais l’arrivée est encore loin ; vais-je rentrer en vélo ou profiter d’une voiture ?
Le soleil pointe mais reste froid dans la vallée brumeuse de la Semois. Les paysages sont cependant magnifiques.
Nous rattrapons encore un pote, et c’est à quatorze que nous entrons dans Prouvy ! Km 35, 9h00 pétantes ! Nous y sommes. La traversée du village me surprend : que de voitures, que de vélos ! Je ne m’attendais vraiment pas à tant de monde !
En un instant tout le monde se retrouve dans la cour de la petite école où des Jaunes-Oranges arrivent de partout : nous sommes au moins 28, compte René. « Du jamais vu » dit-il visiblement très heureux. Je reconnais presque tout le monde, même Jean-Claude. Je l’ai déjà vu déguisé en grand saint (attention à l’orthographe, notre homme n’en loupe pas une !) mais ce matin il a la mine non pas des grands jours, mais plutôt des grands soirs : le grand feu de Ourt a laissé des traces. Sa présence est d’autant plus remarquable, notez bien. Je vérifiai discrètement que quelques braises mal intentionnées ne se soient pas attaquées à ses pneus, mais pas de fumée, tout est OK !!
Nous nous inscrivons et avalons un petit café bien réconfortant. Le groupe se sépare : la boucle de 25 km pour les « matinaux », celle de 50 km pour les autres. « C’est par où ? A gauche ! ». Et nous voilà partis. Nous avons un intrus dans le groupe : notre « véto » Cyrille ne peut enfiler son nouveau maillot à cause de son embarrassant plâtre au bras ! Mais il a tenu à nous accompagner sur une partie du parcours ! Merci. Je m’installe en milieu de groupe, cherchant à m’économiser au maximum, nous ne sommes pas encore à mi-parcours. Nous sortons du village sans trop savoir où nous allons. Le doute s’installe un peu mais Guy repère la côte du Cimetière, un signe qui ne trompe pas les habitués et chevronnés randonneurs. Km 50, tout va bien ! Le rythme est toujours aussi bon (près de 25 de moyenne au compteur), l’ambiance est excellente, je ressens le plaisir certain et de certains, à reprendre contact avec la route et le groupe. Les kilomètres défilent, et notre peloton impose le respect des gens que nous dépassons : je ne sais si c’est pour les tenues ou pour l’allure ?
J’essaye de m’alimenter régulièrement. Km 57. Petite confusion dans le peloton : le leader a rater une indication. « Tout droit, crie Ernest (??), pas grave, ça rallonge un peu mais on retrouvera la route plus loin ». (Ah, le c…Comme si les 100km prévus ne me suffisaient pas !!). Nous retrouvons, en effet, le parcours à la sortie de Jamoigne. J’aperçois au loin le calvaire de Prouvy, est-ce un signe avant coureur ? La longue côte qui y mène fait exploser notre groupe qui s’effiloche, mais je m’accroche. Depuis quelques bornes moins roulantes, ma relative facilité a un peu disparu.
Soixante km, enfin de retour au départ ! Je mange une galette gentiment offerte et réhydrate mon corps, mais pas à l’Orval que l’on me propose (Quelle santé ils ont! Ils me narguent où quoi, ils veulent me pousser tout le retour !!). Dernières hésitations : retour en vélo ou en voiture. « On ira relax, viens !» J’ai déjà entendu cela quelques fois mais….
L’envie de dépasser les cent bornes est plus forte : je repars avec eux ! 10h45, direction Neufchâteau et ensuite Libramont ! Rossignol : Nes me signale son étonnement de n’avoir encore eu aucune crevaison avec un tel groupe. Nous sortons du village, à gauche pour la longue côte qui nous ramène vers Les Fossés. Pfffff, zut ! « Crevé, lançais-je. » Le groupe s’arrête, les mécanos s’affairent, Claude le pompiste me ravitaille en air et ça repart. La côte est longue. Je me concentre, ne parle plus et m’accroche dans les roues ; nous montons sous la direction de « Eddy Merckx » qui relance régulièrement ! Horreur !
Le compteur indique 75km ! Nous passons tous ensemble « Les Fossés » et je suis toujours dans le groupe. Je m’étonne mais n’en souffle mot : jusqu’ici, c’est du plus ou moins connu, les 25 restants, jamais fait ! En direction de Hamipré, nous nous éparpillons sur plusieurs centaines de mètres mais je me positionne encore vers la moitié du paquet. Je rêve !
La plaisanterie ne nous quitte pas et j’entends soudainement « Vivement Neufchâteau, quand les Libramontois nous auront quittés, que l’on puisse enfin rouler en rentrant à Vaux ». « Pas gonflé le Nes !! ». Réplique immédiate de …Martial : « Ca va Ernest, tu arrives à suivre !!» Il fallait oser la sortir celle-là ! Je craignais alors que tout ne s’emballe mais la sagesse vint à mon secours. Dernier raidillon au carrefour d’Hamipré et crevaison pour René, cette fois. Nous (les 6 Libramontois) décidons de rentrer directement pendant qu’ils réparent, et nous prenons congé de nos amis.
Descente vers la caserne des pompiers et puis ….grimpette pour rentrer dans la cité chestrolaise : aie ! aie ! Je coince sérieusement dans le virage, je n’étais jamais passé par là en bicyclette et erreur de jeunesse, oubli du petit plateau ! Je m’en sors mais difficilement ! Nous quittons la ville et nous en déduisons vite que la brise légère et défavorable du matin a tourné « casaque » et s’est un peu élevée. Il ne me manquait plus que cela : se taper la longue remontée vers Verlaine avec le vent dans le nez après 90km !
Notre « Eddy » se lance seul et nous distance quelque peu. Martial emmène, je le suis de près et j’entends derrière « Ok, mais pas plus vite ». J’ai compris, ils ne sont pas mieux que moi ! Je relaye Martial pour la seconde partie de la côte. Ouf, sommet ! Nous nous laissons descendre et récupérons en passant devant « Les Sanglochons ». Lamouline, km 95. Nous bifurquons à droite dès que possible (Ainsi il y a une petite descente) avant de remonter vers St-Pierre.
Durant une fraction de seconde, je sens mon estomac qui crie famine : la fringale me guette !! J’avale le reste de mon bidon. Nous croisons le carrefour du Beuvlimont mais nous n’y monterons pas aujourd’hui. Tout droit. Martial se rend compte qu’il n’aura pas ses 100 bornes et décide de nous raccompagner jusqu’au centre de Libramont. Moi, je devrais les avoir tout juste à la maison.
Bernard et moi, nous les quittons pour rentrer directement en prenant soins d’éviter la grimpette sous les ponts du chemin de fer. Nous rentrons par le zoning du Printemps. J’aperçois la maison. J’ai réussi et suis très heureux. Je jette un œil au compteur : 100,24 km ! Merci au leader pour la flèche loupée (Sans quoi j’étais bon pour un tour de quartier supplémentaire) et à tous pour cette superbe matinée. J’attends ma seconde randonnée avec impatience !
Jief.