La gazette de Faverges 2007 (Par Guy GUEIBE)

Samedi 14 juillet 2007

René à bord de son nouveau Qashqai, muni du porte-vélos si caractéristique, accompagné de Françoise (seule représentante de la gent féminine cette année) et de Cyrille, passent me prendre à Assenois ; il est 07 :30 du mat. Après avoir fait le plein de mazout et de bonbons, direction LE SUD. No problemo sur l’autoroute, circulation fluide malgré ce 14 juillet.

Vers 13 :00, arrêt à la superbe Auberge de Tanvol (sortie Bourg-en-Bresse) où nous nous familiarisons avec la nourriture et les boissons de la Haute-Savoie. Il est 14 :30 lorsque nous quittons l’autoroute ; il reste 125 km. à parcourir. Une « paille » pensons-nous. C’était sans compter sur une série d’événements inattendus : nous sommes toujours le 14 juillet ; le Tour de France nous précède de quelques heures (c’est l’étape Bourg-en-Bresse – Le Grand Bornand) ; c’est le premier week-end de beau temps, sans oublier un accident de moto et le « goulot » bien connu d’Annecy. C’est beaucoup pour un seul jour… Conséquences : 02 :30 pour parcourir ces 125 km. Mais c’est avec le sourire et le soleil que nous arrivons à 17 :00 au Château de Faverges, notre pied à terre cette année, où nous prenons possession de nos chambres. Un local servant de salle de séminaire et de bibliothèque nous est réservé pour y entreposer nos vélos.

L’endroit est impressionnant, grandiose, avec un panorama de montagne sur 360 °.
Le château, avec sa cour intérieure et son donjon de 26 m. datant du Moyen Age, domine Faverges (6000 habitants) à 500 m d’altitude. NB : une petite grimpette d’un kilomètre nous attendra donc au retour de chacune de nos sorties… Pour la petite histoire, le château a été racheté par la mairie en 1980 qui le restaure actuellement en maison de vacances pouvant accueillir une clientèle très variée : séminaires d’entreprises, des écoles, des familles, des clubs sportifs …. Une fois à l’intérieur de la vaste bâtisse, au vu de la configuration des lieux et de l’atmosphère qui y règne, on se croit dans une auberge de jeunesse.

Le souper servi à 19 :30 confirme notre première impression : vaste salle de restaurant, repas ( par ailleurs excellent et en suffisance ) servi sans chi-chi. Au menu : gratin de poissons (on en reparlera plus tard)…

Nous qui pensions en arrivant être les seuls clients du château, voilà que débarque un car d’ados Allemands de Baden-Baden, ville jumelée avec Faverges, bruyants à souhait. Certains auront du mal à s’endormir !

Dimanche 15 juillet 2007

CRET DE CHATILLON, avec la traversée du SEMNOZ
18 km d’ascension, 1670 m d’altitude
1200 m de dénivelé cumulé
Sortie de 90 km
T° 33
%age max. 13

La veille, René nous avait promis une petite mise en jambes, pas trop difficile… Tu parles ! Après une bonne nuit réparatrice (pas pour tout le monde), on se retrouve pour le petit déjeuner à 07 :30. Départ 08 :15, direction Annecy… 20 km de piste cyclable très fréquentée ce matin par une horde de cyclos , joggeurs , rollers ….. il est vrai que le tour de France passe ce jour à Faverges et nous nous promettons d’être de retour pour le passage des coureurs attendu à 13 :00.

Arrivés à Annecy, nous quittons la ‘pisse’ pour entamer la traversée du Semnoz. Ascension très difficile, de longues lignes droites à n’en plus finir sous une chaleur accablante (Heureusement, une bonne partie de cette ascension se fera dans la forêt). Les derniers 500 m sont plus ‘dociles ‘, en légère descente, jusqu’au refuge d’où une vue superbe embrasse le massif Alpin, le Mont Blanc en particulier. Une pause au sommet, en sirotant un bon rafraîchissement, nous permet de contempler ce panorama exceptionnel .On reprend son souffle et nous entamons tous trois une descente de 23 km passant par le col de Leschaux pour arriver à Sévriers, faubourg d’Annecy , d’où nous reprenons la piste en direction Faverges. Que cette piste nous parait longue et monotone sur le retour… La raison en est peut-être la fatigue du premier jour et cette sortie pas piquée des vers !

Nous arriverons à Faverges noire de monde pour voir passer la queue de la caravane publicitaire. Nous avons la chance d’apercevoir, dans cette foule, Françoise assise au « Pub des 2 Savoies » (qui deviendra quasi quotidiennement notre lieu de ralliement pour une bonne salade composée à chacun de nos retours de randonnée). Cyrille passe un coup de fil à sa fille afin qu’elle immortalise sur le vidéo le passage des coureurs. Ceux- ci se feront attendre pendant une heure encore. Après le dîner et les festivités passées, nous regagnons ‘notre’ château. Françoise emprunte un sentier abrupt et très inconfortable à gravir : bonnes chaussures obligées. Quant à nous, c’est par la route, un km de légère montée qui est en fait le début du col de Tamié. A la sortie du village en passant devant les panneaux indiquant « Sommet 9 km », René nous lance: « Ils feraient bonne figure au mur de notre local de réunion à Vaux !!\ ». Aussitôt dit, aussitôt fait : nous redescendons en voiture munis d’une pince coupante et détachons non pas un mais les deux panneaux (NB : René voit bien le deuxième exposé dans son cabinet…) . Pendant que l’on s’active au plus vite à couper les « colsons » retenant les dits panneaux, un cyclo Anglais s’arrête à notre hauteur et … nous tire le portrait ! René : « C’est pour la police ? » – L’anglais de répondre : « No… pour souvenir!!! ». Sans demander notre reste nous regagnons nos chambres avec notre souvenir du passage des coureurs.

En attendant le souper, on se retrouve devant la TV pour suivre la fin de l’étape et admirer les endroits que l’on parcourra durant toute la semaine, cette dernière promet d’être musclée mais après notre terrible mise en jambes d’aujourd’hui, on ne peut que se situer dans le gratin de la famille cyclos. Parlons gratin justement… Désolé René… (Il deviendra allergique à ce mot…) Au souper devinez ! Et oui du gratin de poissons, différents d’hier et très délicieux ,mais trop c’est trop !
Les paris sont ouverts : et demain gratin ? Pas gratin ? Les plans les plus divers sont élaborés si cela devait se renouveler : souper en ville, jet du gratin à la figure du cuistot…….

La soirée se termine sur la terrasse devant une bonne Pelforth pour les hommes, un tonic pour Françoise. Quel ne fût pas notre étonnement à 22 :00 lorsque la jeune fille présente, nous demande si nous voulons encore prendre un verre, car elle va fermer le bar et rentrer chez elle… Elle nous demande de fermer la porte avant d’aller nous coucher ! C’est ainsi que toutes les nuits, nous étions propriétaire de l’immense bâtisse. Le gestionnaire du bâtiment brillant par son absence, seules trois jeunes filles se partagent l’intendance à tour de rôle de 07 :00 à 22 :00 (Accueil, bar, restaurant, cuisine,) et le château est abandonné aux quelques clients, (Nous ne serons jamais plus de 10 personnes).

Il ne nous manque qu’une clé, mais laquelle !!! Celle du bar !!! C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes très raisonnables, nos performances sur le vélo vont s’en ressentir également.

Lundi 16 juillet 2007

Le soleil vient de se lever, encore une belle journée et pas question de jouer les marmottes ! La montagne appartient à ceux qui se lèvent tôt et pour en apprécier toutes les facettes, la contempler aux premières heures du jour reste une expérience inoubliable.

Montée de l’ISERAN versant nord (au départ de Bourg-Saint-Maurice)

Le choix de cette sortie ? L’espoir de rencontrer sur la route du col de l’Iseran certaines équipes de coureurs pros à l’échauffement vu la journée de repos à Tignes ce jour et le départ demain de Val d’Isère.

C’est ainsi qu’avec la ponctualité qui caractérise les Vélo Passionnés, à 08 :00 pétantes, nous quittons notre pied-à-terre en voiture pour une bonne heure de route jusqu’à Bourg-Saint-Maurice. Silence complet dans la voiture : stress ? Peur de l’inconnu ou au contraire savons-nous trop bien ce qui nous attend ? S’attaquer au col le plus long d’Europe (48 km) et le deuxième plus haut de France (après la célèbre Bonette).

Quoiqu’il en soit, à 09:30 nous enfourchons nos bécanes, nous nous dirigeons à la queue leu leu en direction du col, 10 km de faux plat, montée régulière jusqu’au barrage de Tignes après des passages sous plusieurs tunnels dont certains ne sont pas éclairés et ont de dangereuses bordures de trottoir. La route devient de plus en plus fréquentée au fur et à mesure que l’on s’élève. Depuis le barrage de Tignes jusqu’à Val d’Isère, légère descente, nous roulons de plus en plus sur une asphalte qui a été clandestinement marquée de l’empreinte des touristes armés de pochoirs, rouleaux et pots de peintures. Au bord de la route sont installées tentes, mobilhomes, arborant banderoles et oriflammes de tous genres. Une foule nombreuse et multicolore, armée d’appareils photos, drapeaux divers, habillée aux couleurs de leur équipe favorite garnit les fossés et talus.

Et puis … quel bonheur de rouler aux côtés de ces coureurs pros. René roule quelques instants en compagnie de Christophe Moreau, le félicitant pour sa performance dans l’étape de la veille. Plus loin il fait causette avec Sylvain Chavanel… Ce dernier le félicite des efforts fournis, car il est vrai qu’ils sont rares les cyclos faisant l’ascension depuis Bourg-Saint-Maurice, c-à-d. 48km (Quand je vous dit que l’on fait parti du gratin…). Nous sommes de vrais gamins, essayant de reconnaître tel ou tel champion ; je n’ai pas assez de mes 2 yeux , on en oublierait presque la souffrance… Mais je peux vous l’assurer, elle est bien présente !!! Disons que cette ambiance de Tour de France, accompagnée de la météo ( 39° ) , et des acteurs eux-mêmes ,nous ont aidés à gravir l’Iseran. Mais nous ne sommes pas encore au sommet… Après Val d’Isére, il nous reste 23km d’ascension, les plus durs, dans un décor sauvage, aride, mais somptueux.

Nous pourrions rester des heures à contempler ce décor magnifique ; le va et vient de tous les acteurs du Tour ; mais il est temps de redescendre, on se refroidirait vite (nous sommes quand même à 2770 m d’altitude).

Dans la descente, René casse un rayon de sa roue avant, sans conséquence (Ce sera le seul incident technique de ces vacances). Notre président achèvera par ailleurs le séjour avec son rayon cassé, cela ne l’handicapera nullement par la suite, ou si peu dans les descentes. Je me répète, que cette ascension fut difficile et interminable ,mais que du bonheur… des paysages grandioses dans une ambiance indescriptible ; et si en montagne rien n’est facile, par contre tout est beau à voir…

Retour au château, avec une de ces faims ! L’effort fût tellement intense ce matin que seul Cyrille à su avaler un ½ sandwich dés sa descente de vélo. Mais quid du souper ! Eh non, pas de chance pour ceux et celles qui avaient déjà le sourire aux lèvres, pas de GRATIN ! Mais cuisses de poulets accompagnées d’un mix de légumes, variété de fromages de la région, tartelette aux poires et comme d’hab. les breuvages reconstituants. La soirée se termine à l’extérieur à élaborer le programme du lendemain.

Mardi 17 juillet 2007

Aujourd’hui on part à l’assaut du col de la FORCLAZ
1157 m d’altitude
8,5 km d’ascension / dénivelé :655m
%age max. : 15%
%age moy. : 8%

Petite sortie de 40 km, mais très exigeante. Eh oui, il en existe encore des petites mais dures !!!… Je parle d’ascensions évidemment. La météo est avec nous, le compteur indique 33°. Nous empruntons durant quelques hectomètres la nationale très fréquentée reliant Faverges à Annecy, que nous quittons rapidement à Vesonne pour aussitôt entamer l’ascension qui s’avère très difficile, et ce dés le début. En effet, la route sinueuse et étroite jusqu’à Montmin, petit village avec ses vielles maisons et ses fermes, lieu de production de tomme et de reblochon, est très exigeante avec des passages impressionnants à 15% !!! Peu de répit, une petite route qui monte qui monte (petit replat au village de Montmin) et qui monte encore jusqu’au belvédère de la Forclaz.

Cette montée n’a rien d’exceptionnel, à part sa difficulté, mais une fois franchie la dernière rampe, un très beau panorama sur les alentours d’Annecy s’offre à nous. La vue est à la hauteur des efforts fournis pour y arriver… Cyrille affirme et confirme en arrivant au sommet qu’à du 4,5km/h, on peut rester sur un vélo… Nous sommes sur l’un des meilleurs sites d’Europe pour le delta et le parapente qui criblent le ciel de petits points de couleurs. Avant de basculer sur l’autre versant, nous assistons d’ailleurs au décollage d’un delta plan…Impressionnant … !!

Descente et cap sur Talloires, pour aller voir de plus près ce qui nous a émerveillé d’en haut avec une vue constante sur le lac qui, par endroits, lèche littéralement la chaussée que nous empruntons… Retour à Faverges rejoindre Françoise pour notre traditionnelle salade composée au traditionnel « Café-restaurant des 2 Savoies » (On ne s’en lasse pas).

Au souper : lasagnes et deux nouvelles têtes dans le resto… En effet, Lilian Thuram (vous savez le joueur de foot) et sa femme, assis à la table à côté de nous ! Je suis déjà prêt à me lever pour lui demander un autographe et immortaliser l’instant sur pellicule, quand mes deux compères m’ôtent toutes illusions en m’affirmant que Thuram ne s’afficherait qu’en compagnie d’un top modèle et ne se pointerait pas dans une maison de vacances, même si cette dernière est un château !! L’avenir leur donnera raison.

Mercredi 18 juillet 2007

Col du MARAIS et col des ARAVIS
Sortie de 80 km / 1400m de dénivelée cumulée / %age max. 9 / T° 20°

Ciel couvert ce matin, mais idéal pour la pratique du vélo.

Après un déjeuner trop peu varié (il manque du salé, c’est pourquoi René a amené son saucisson pur porc ; il sera imité dès le lendemain par Cyrille et moi-même), direction Ferréol pour entamer le col du Marais, sans difficulté majeure, situé à 843m d’altitude. La route serpente dans un défilé magnifique avant de suivre le ruisseau ‘La Chaise’. Traversée de Thônes, ville bien connue pour son Reblochon, et là, réel départ de l’ascension du col des Avaris (19 km pour 866m de dénivelé).

On n’oublie pas de profiter du paysage… Les villages sont pittoresques, les clochers et les oratoires jalonnent l’itinéraire et les vieux chalets en imposent par leur beauté et leur taille. L’architecture traditionnelle est caractérisée par d’immenses bâtisses aux balcons richement sculptés. Les toits à 2 pans sont souvent couverts de tuiles de bois ou d’ardoises, très original ! La Finlande est le pays aux milles lacs, la Savoie la région aux milles chalets. Le soleil fait son apparition, les compteurs affiches 30° lorsque nous traversons le joli village de Saint-Jean-de-Sixt. Ensuite c’est autour de la Clusaz (très jolie station fleurie à souhait avec une multitude de granges et chalets accrochées à la pente et où Cyrille se verrait bien finir sa carrière…) .Une fois le village de la Clusaz dépassé, la déclivité est plus importante, mais cela reste très roulant. Le paysage verdoyant incite à la contemplation et les sommets proches, dont certains sont encore bien enneigés, contrastent majestueusement. A quelques hectomètres du sommet (1486 m d’altitude) le paysage se dégage avec une vue à 360° sur le massif des Aravis, ses pâturages et ses nombreuses vaches d’Abondance, reconnaissables à leur têtes blanches et leurs cornes claires complétées par des ‘ lunettes ‘, et les Tarines, animaux rustiques adaptés aux terrains les plus accidentés (elles auraient les pattes d’un même côté plus courtes ! Vous y croyez- vous ?).

Arrivée au sommet, superbe vue sur le Mont Blanc. On ne tarde point, car le repas de midi nous attend au château pour 12 :30 (il nous reste donc 01 :30 pour faire la descente via Ugine en traversant de superbes gorges et terminer par 10km de piste cyclabe, plats et monotones à souhait, vent de face jusqu’à Faverges, mais la tête pleine d’images grandioses. Nous serons pile poil à l’heure. Le menu vous intéresse ? De mieux en mieux : salade, frites, steak, fromages variés (NB : nous en profitons tous pour couper une épaisse tranche d’ « Abondance » pour parfaire notre petit déjeuner de demain).

A 16 :00, après une sieste pour certains, un peu de lecture pour d’autres, direction le col de la Forclaz que nous avions escaladé hier, afin de faire profiter Françoise de l’extraordinaire point de vue au sommet du belvédère. Après quelques prises de vues, direction Annecy pour une visite de la vielle ville « By night » .Pas étonnant qu’on la surnomme ‘ la petite Venise ‘ avec ses canaux et nombreux ponts fleuris, ses ruelles étroites… Le limonaire du vieux manège de chevaux de bois évoque nos souvenirs d’enfance ; petit arrêt sur le Pont des Amours pour contempler le lac et l’Ile aux Cygnes. Avant l’escale gourmande du soir, petite balade dans les vieux quartiers où les animations ne manquent pas… (Nous sommes pendant le festival des Noctambules proposant de petits spectacles dans les recoins de la ville)

Retour à Faverges où, comme d’hab., on établit les plans de la journée de demain. Ce sera La Colombière… « Oufti,quel morceau … » . On a beau tourner et retourner les cartes et plans dans tous les sens, ça monte !!! Cyrille se propose d’aplatir la carte, ce qu’il fait, mais le col affiche toujours 2 chevrons ,1613 m d’altitude, %age max 10,2%, %age moy. 6,8 %…

« La plus belle montée de Savoie » dit-on… C’est un lieu très fréquenté des cyclistes , notamment en raison de sa relative facilité , mais aussi et surtout grâce à son décor gracieux et verdoyant dû à sa faible altitude. Si les premiers km sont plus que tranquilles, avec même un bon km de descente en pente douce, la suite de l’ascension s’effectue sur des pentes assez irrégulières… On verra ça demain…

Jeudi 19 juillet 2007

Col de la COLOMBIERE , reliant la vallée du Reposoir et celle du Grand Bornand par la route de Scionzier.
Sortie de 65km ,1250 m de dénivelé cumulé
Départ 08:00 en voiture pour St-Jean-de-Sixt , le ciel est chargé
T° 20°

Nous roulons sur de petites routes étroites, peu fréquentées, très attentifs de bien respecter les panneaux indiquant « Le tour du Bargy » afin d’éviter de couper la nationale. Avant d’arriver à Bonneville, un nuage se permet de nous pisser dessus (quelques gouttes seulement ; ouf, cela s’arrête rapidement, on à eu peur…. Scionzier, nous hésitons sur le chemin à prendre… René arrête une voiture sortant du village… Surprise : ce sont quatre bonnes sœurs !!! (Non , la voiture n’est pas une 2 CV et on ne tourne pas un remake des gendarmes ) Elles nous indiquent que nous sommes dans le bon, nous sommes en fait au pied du col .Et c’est parti pour 16,5 km.

Le début se fait à un %age de plus de 10% ! Heureusement court, puis la pente devient très vite plus douce. Les ¾ de l’ascension se font en forêt avec quelques percées et des vues magnifiques sur le massif du Bargy, un massif qui a obtenu en 1995 le label de parc national régional et qui a gardé tout son caractère de havre naturel. On atteint le Reposoir, petit village situé dans une vallée large et bien dégagée, un km de plat pour récupérer, (ce village porte vachement bien son nom). Sur la route beaucoup d’inscriptions, vestiges du passage du tour, mais également des mots indiquant clairement la position des autochtones sur la réintroduction du loup dans la région. A la sortie du bourg, la pente est quelque peu plus prononcée et il reste 5 km. Le sommet est visible mais inatteignable, ces derniers km sont terribles, le long de la paroi rocheuse et paraissent interminables, le %age moyen est de 10,5% !!! Dur dur, de plus la chaleur qui s’est invitée sur la fin de cette ascension, 32° !!! L’ascension m’a brisé les rotules !!! Très belle montée de Cyrille qui paraît si facile, malgré ses problèmes de tourista qui le minent depuis quelques jours. Sa monture fait un drôle de bruit paraît-il, « tchîîîp……tchîîîp…….tchîîîp……… » dans la montée… En effet, lors de la descente rapide, on entend « Tchîîîp,tchîîîp,tchîîîp,tchîîîp ».

La descente sur le Grand Bornand se fait à fond, sur une route offrant un bel aperçu de ce massif qui compte plus de vaches que d’habitants. Ce village pittoresque, voue un véritable culte à la vache… (Vache assise dans la fontaine avec le pis en guise de robinet, calicots caricaturant une vache à vélo, panneaux invitant les touristes à l’achat des fromages locaux, etc…). Nous rejoignons St-Jean-de-Sixt par le col du même nom (2km faciles,), et retour à Faverges où nous rejoignons Françoise .La soirée sera inhabituelle cette fois, ils sont tombés à court de Pelforth !!!!, une honte, et c’est sur la Kronenbourg que l’on se rabat, mais c’est pas tout à fait pareil !!! Le rhume intestinal de Cyrille s’améliore, il délaisse peu à peu l’eau pour en revenir au rosé bien frappé et au houblon. Au menu du soir : tartiflette, plus plateau de charcuterie (jambon et saucisson du coin)

Vendredi 20 Juillet 2007

Après 5 jours de vélo, 370km et un dénivelé cumulé de presque 6000 m, les organismes sont émoussés ; aussi il est décidé de faire le tour du lac d’Annecy par la piste cyclable (56km ,200m de dénivelée grâce aux cols des « gendarmes couchés »). Le lac d’Annecy est l’un des plus propres au monde. Il est alimenté par des rivières de montagnes et une source sous lacustre qui jaillit à 82m de profondeur .L’été l’eau est entre 20 et 25°C.

Cette belle matinée nous ayant ouvert l’appétit, nous rejoignons Françoise à notre resto habituel, où nous nous voyons offrir gracieusement ¼ de Tomme en tant que clients réguliers. Le repas terminé, l’on se remet en selle pour rejoindre le château (un km de grimpette), mais arrivés à la bifurcation menant à notre pied à terre,comme un seul homme, nous décidons soudainement de continuer et de « nous faire » le col de Tamié ; 400m de dénivelé, 9 km d’ascension facile, 900m d’altitude, mais rendue légèrement compliquée vu la chaleur et le dîner ingurgité quelques minutes plus tôt. Rien d’extraordinaire à voir, mais satisfaits d’avoir augmenté notre kilométrage de la journée à 74km, le dénivelé à 900m et un col de plus à notre tableau de chasse.

Cela vous intéresse-t-il ? Au menu : tagliatelles, salade ; excellent à la veille de la journée gargantuesque qui nous attend demain .

Nous décidons de finir la soirée en ville, boire un verre à notre pub habituel, serveuse habituelle, client habituel (Georges toujours à la même place, toujours le même t-shirt, le même sachet plastique, par contre pas toujours le même verre devant lui, ce dernier étant renouvelé tous les 1/4h, et qui titube un peu plus au fil du temps). Après le troisième verre offert par la maison, nous regagnons nos pénates où le bar qui normalement fermé à 22 :00 , est toujours ouvert , avec notre ami Lilian Thuram sympa et dragueur toujours présent . Après la deuxième Pelforth offerte ici aussi par la maison, nous montons dans nos chambres. Et dire que demain on doit se lever une heure plus tôt pour se rendre à Albertville en voiture pour vaincre le Cormet de Roseland.

Samedi 21 juillet 2007

Ascension du CORMET DE ROSELAND , qui relie la vallée Beaufortain à la vallée de la Tarentaise.

Françoise nous accompagne en voiture jusqu’à Albertville, ancienne ville ayant accueilli les jeux olympiques d’hiver de 1992, elle y flânera durant notre sortie.

C’est dur pour certains, ça nous apprendra à faire la fête la veille d’une journée aussi hard ! Gros ennuis intestinaux pour Cyrille ce matin ; dans la voiture il prévient René : » Tiens-toi prêt à tout instant à t’arrêter ! ». Arrivé à destination, il repère très vite une toilette publique. Il est 08 :30 , et c’est parti, la route s’élève légèrement à la sortie de la ville sur 2,5 km, ensuite 20 km rapides en faux plat sur un bitume en bon état pour rejoindre Beaufort ( ville natale de Christophe Moreau. Très belle petite ville portant encore les stigmates du passage du Tour). C’est sur cette portion de route que René aussi est pris d’une envie pressante ; à l’avant il me lance : « Je dois faire » ; déposant son vélo contre un arbre, le voilà qui disparaît dans les fourrés. Le virus de Cyrille fait des ravages, pourvu que j’y échappe !! René nous rejoindra à l’entrée du village de Beaufort.

Dés la sortie du village, la route s’élève tranquillement entre les arbres, le revêtement est bon. En ce début de matinée, nous sommes donc au frais, le col assez boisé présente l’avantage de bénéficier de l’ombre de sa forêt. Sous nos roues, le bitume est top et la pente pas trop cruelle.
Par contre nous entrons dans le brouillard, la T° baisse quelque peu. Cette purée de pois disparaît lorsque nous atteignons le premier palier du Cormet de Roseland : le col de Méraillet (1605 m d’altitude).

Passé ce col, nous débouchons sur un énorme lac ; le barrage de retenue se situe en face, en plein milieu de l’autre rive. Splendide, de plus le soleil est de la partie,un moment de pur bonheur qui me laisse le curieux sentiment d’être propulsé dans un autre monde , un autre temps. S’en suivent un peu plus de 2km de plat, voire légèrement descendants. Le sommet est à 6 km, il faut entièrement contourner le lac pour recommencer à grimper par une rampe assez raide (10% max et 7% moy). Plus on s’élève, plus le lac se fait grandiose, tout un panorama se déroule, dont une cascade de toute beauté.

L’ascension nous mène dans un premier temps jusqu’au refuge du Plan de la Lai, ensuite il reste quelques hectomètres en pente légère avant d’atteindre le sommet. C’est 2 km avant ce dernier que René me croise pour une descente effrénée afin de rejoindre Françoise à Albertville pour lui faire découvrir en voiture ce site sauvage.

Pendant ce temps au sommet Cyrille s’isole quelque peu derrière un monticule ; la va-vite se déclanche à nouveau. Pendant ce temps, moi qui avais fait une croix sur mes lunettes, les ayant perdues durant l’ascension, vois un cyclo se diriger vers moi en me demandant si je n’avais pas perdu mes lunettes? Quelle chance !!! C’était les miennes… Nous ne tardons pas et entamons la descente ; Quelle ne fut pas notre étonnement de voir le brouillard envahir tout le site. Le lac on ne le voit plus, une descente dangereuse dans une purée de pois de dieu pas possible, et dans un froid qui me fait grelotter sur le vélo malgré le coupe vent ; et ce jusqu’à une altitude de 880m (aux Cernix ), endroit où l’on croise René qui remonte avec Françoise. On les renseigne sur les conditions exécrables au sommet. Françoise est déçue après la mésaventure de l’autre jour lors de sa visite à la cascade de Seythenex, où un orage d’une intensité effroyable s’était déclaré, accompagné d’une pluie comme vache qui pisse. En compagnie de Cyrille nous nous mettons en selle pour achever notre descente, après avoir ôté nos coupe-vent, le soleil ayant refait son apparition. René et Françoise nous rejoindront plus tard et bonne nouvelle, Françoise a pu admirer le lac et le sommet qui étaient à nouveau dégagés. Comme quoi en montagne en Haute-Savoie, une ballade a toujours un certain charme et des aspects toujours bien différents.

Retour à Faverges pour un dîner à l’entrée du village.

Nous décidons, à notre retour au château, de laisser les vélos sur le porte-vélo afin de gagner du temps pour le lendemain, ainsi que le gros des bagages (Nous garderons le strict nécessaire pour la nuit…) .Un gros orage éclate il pleut à seaux, nous décidons de laisser les vélos dehors malgré tout. Le départ est décidé pour demain matin, lever 04 :00, on déjeunera au bord de l’autoroute.

Nous réglons la note de notre séjour : agréable surprise, vacances bon marché, on reviendra. Le dernier souper est gargantuesque : petites pizzas comme entrée, coquilles St Jacques , riz… Excellent . Par politesse, nous demandons s’il restait un peu de riz, mais la dame gênée nous répond que non, mais que nous pouvons avoir d’autres coquilles !!! Comme quoi !

Dehors il pleut toujours, nous montons nous coucher sans tarder.

Dimanche 22 juillet 2007: retour maison !

Debout 04 :00, départ 05 :30… Il ne pleut plus, mais le temps est à l’humidité, la T° a chuté.

Nous avons vraiment eu beaucoup de chance avec la météo. La veille de notre arrivée, il pleuvait, et là toute la semaine, soleil, ciel bleu, pas un confetti de nuage à l’exception d’un orage au soir du 5ème jour et nouvel orage et pluie en soirée, veille de notre départ. C’est en 01 :30 que nous parcourons les 125 km pour rejoindre l’autoroute ; il est vrai qu’à ces heures matinales, personne sur les routes ; la traversée d’Annecy se fait en un clin d’œil. Arrêt rapide à Bourg-en-Bresse pour se prendre un sandwich infect, et nous voilà repartis pour la maison, où nous serons vers 12 :30.

En conclusion : ce fut des vacances « royales » (Tu parles dans un château ! ) , reposantes ( Pas un bruit, notre demeure étant située sur un piton rocheux à l’extérieure de la ville) , sportives (Que de cols magnifiques dans des paysages grandioses : 525km parcourus ,une dénivelée cumulée de 9200m pour 10 cols escaladés et tout ceci sans ennui mécanique ) , une nourriture typique de la région , excellente et en suffisance.

Merci à notre organisateur hors pair qu’est notre président ; merci à Françoise qui étant la seule femme, a supporté ses « 3 hommes », merci à Cyrille pour avoir partagé cette semaine de vacances avec ses compagnons vélo-passionnés comme lui dans la bonne humeur .

RENDEZ-VOUS EST PRIS DANS 360 JOURS !

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